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De toutes les matières, c’est le wax qu’elle préfère…

Louise, créatrice pour Piment Banane, met de la gaîté et des couleurs dans ses vêtements et accessoires de mode en utilisant du wax, plus communément appelé « tissu africain ».
Pourtant son origine n’est pas celle que vous pensez…

Wax pagne tissu africain

Originaire d’Indonésie

Le wax doit son inspiration au procédé de fabrication du batik indonésien, essentiellement produit sur l’ile de Java.

Les artisans dessinent à la main, à l’aide de cire chaude, les motifs sur le tissu puis le trempent dans une teinture. La cire est ensuite enlevée à l’eau chaude laissant apparaître le dessin.
L’opération est renouvelée autant de fois qu’il y a de couleurs. Ainsi une pièce peut prendre quelques semaines de travail.

Fabriqué en Europe

A la fin du XVIIIème siècle, de grandes innovations technologiques entraînent la filière textile dans l’ère industrielle permettant de produire plus vite et à faible coût. Au début du XIXème siècle, des usines, s’inspirant du batik et de sa technique à la cire (wax en anglais), sont installées, d’abord en Grande-Bretagne. Les Hollandais récupèrent l’idée, le nom et perfectionnent la technique.

L’idée initiale est d’inonder le marché indonésien où la Hollande possèdent des colonies. Mais les batiks européens sont boudés par les indonésiens estimant qu’ils sont de mauvaise qualité car ils présentent des imperfections.

Wax pagne tissu africain
Wax pagne tissu africain

Diffusé en Afrique

Au même moment, les révoltes et conflits qui secouent les Indes orientales poussent les Néerlandais à recruter des mercenaires sur les côtes d’Afrique de l’Ouest où ils sont également installés. Ils recrutent, entre autres, des guerriers Ashantis en Gold Coast (sud de l’actuel Ghana).
Ces tirailleurs néerlandais rapporteront au pays des batiks. Et c’est un succès total, tout le monde se les arrache. Les Européens voient dans cet engouement un moyen de commercer pacifiquement avec ces peuples guerriers.

Ne pouvant s’implanter en Indonésie, le commerce du wax s’organise donc autour d’un marché «de substitution» en Gold Coast dont les habitants apprécient au contraire les irrégularités des impressions.

Au départ c’est un produit de luxe, puis dans les années 1950, il est popularisé par les “Mamas Benz”, revendeuses togolaises qui vont le diffuser très largement. Comme ce tissu n’est pas lié à une population africaine particulière, tout le monde se l’approprie. Il devient alors un tissu panafricain.

Dans les années 1960, à l’aube des indépendances, plusieurs pays africains se mettent à produire eux-mêmes du wax. C’est le cas au Ghana, au Sénégal, au Nigéria et en Côte d’Ivoire. Beaucoup d’usines ont depuis été rachetées.

Produit en Chine

Dans les années 1990-2000, les productions locales sont concurrencées par l’arrivée de wax “made in China”. La Chine se met à produire du wax bon marché. Aujourd’hui la production chinoise représente 90% du marché du wax.

Wax pagne tissu africain

Pour vous plonger un peu plus dans l’univers du wax, je vous conseille le très beau livre d’Anne Grosfilley, WAX & co. , anthologie des tissus imprimés d’Afrique